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Avec la colaboration de TN Communication

INTERVIEW : Commandant Issiaka Ouattara alias WATTAO
(Forces nouvelles de Côte d’Ivoire)
« POUR LA PAIX, JE SUIS PRET A .»

Depuis la signature de l’accord politique de Ouagadougou, le climat socio politique s’est considérablement apaisé en Côte d’ivoire.
Le chef d’état – major adjoint des Forces Armées des Forces Nouvelles (FAFN), le Commandant Issiaka Ouattara plus connu sous le pseudonyme de Wattao a décidé, à l’image d’une colombe, d’apporter partout en Eburnie le message de paix.
Par ailleurs, il invite les africains à régler leurs problèmes eux-mêmes au lieu de toujours compter sur l’occident. Entretien.

  1. Commandant, vous animez des réunions, vous organisez des rencontres avec des jeunes leaders d’opinion différente. Qu’est ce qui explique cela ? Pourquoi êtes-vous décidé à aller très vite à la paix ? En un mot qu’est ce qui fait courir le commandant WATTAO ?

Ce qui fait courir le commandant WATTAO vers la paix, c’est l’accord politique de Ouagadougou. Nos leaders ont décidé d’aller à la paix à travers cet accord. En tant que militaires, le moins qu’on puisse faire c’est de les accompagner.
Nous soutenons et nous nous engageons dans cet accord car le président du Burkina Faso, Blaise Comparoré connaît  mieux le problème de la Côte d’Ivoire, même si en son temps on avait accusé le Burkina Faso d’être le parrain de la rébellion.
Par ailleurs, il faut reconnaître que l’accord politique de Ouagadougou a permis d’épargner des vies humaines sans oublier la paix qu’il procure au ivoiriens et sans laquelle il n’y a pas de développement. Voyant la situation de la Côte d’Ivoire qui perdurait dans la crise où aucun groupe belligérant  n’avançait, un statu quo qui bloquait tout aussi bien au sud qu’au nord, il a fallu un sursaut d’orgueil de la part du président de la république Laurent Gbagbo qui a tendu la main à Soro Guillaume, en le nommant 1er ministre. Au début Soro Guillaume ne voulait pas, mais il a eu la caution des sages et des populations du nord avant d’aller à la signature de l’accord politique de Ouagadougou. Contrairement à la rumeur, Soro Guillaume n’a pas vendu la lutte, car il a eu l’onction des populations avant d’accepter l’accord politique de Ouagadougou
Pour moi, l’accord politique de Ouagadougou est le meilleur accord que nous ayons signé depuis le début de la crise. Car tout le monde y trouve son compte, personne n’est délaissé.

  1. Malgré cela il y a encore des personnes qui sont réticentes. Qu’avez-vous à leur dire?

Vous savez l’accord politique de Ouagadougou à l’instar de la grande majorité des accords ne peut pas obtenir la caution de tous. C’est ceux qui ont fait la guerre, qui connaissent l’importance de la paix. Celui qui n’a pas fait le front, qui est assis dans son salon ou dans son bureau…. n’a pas la même perception de la paix. Car il n’a jamais vu quelqu’un mourir auprès de lui, ou une roquette traverser sa voiture, ….
Le premier ministre Soro Guillaume a lui – même vécu des situations difficiles. Moi je le considère plus comme un militaire qu’un civil car durant les heures chaudes il était avec nous. C’est pourquoi il n’a pas refusé la main tendue du président Laurent Gbagbo.
Je demande donc à ceux qui hésitent encore à s’inscrire dans la droite ligne de l’accord politique de Ouagadougou, à faire comme moi, en menant des actions dans le sens de la paix car j’ai vu des gens mourir auprès de moi, et je n’ai plus envie d’assister à un tel spectacle. Je n’ai plus envie de voir quelqu’un mourir à côté de moi sous les balles d’une Kalache ou des impacts d’un obus. Je remercie, le Seigneur car s’il n’avait pas inspiré nos leaders, on serait encore dans le statuquo.

  1. Que seriez – vous prêt à faire au nom de la paix ?

C’est ce que je suis en train de faire présentement. Je cours de gauche à droite, de région en région pour expliquer la paix. Car personne ne peut expliquer la paix mieux que nous qui avons fait le front.
Je prends même le risque d’aller dans des régions qui nous  étaient hostiles pour sensibiliser à la paix.
Je brave toutes sortes de difficultés en allant dans ces régions car tout peut arriver surtout qu’il y a encore des personnes qui ne veulent pas entendre parler de paix, et qui peuvent poser des actes qui sont de nature à jeter le discrédit sur l’accord politique de Ouagadougou.
A cause de mon dévouement pour la recherche de la paix, je suis l’objet de vives critiques. Mais cela n’altère en rien mon combat pour la paix. Car je sais que j’agis dans le bon sens.
Pour moi, on doit traduire l’accord politique de Ouagadougou à travers des actes significatifs. On ne saurait promouvoir cet accord en restant assis dans nos salons.
Quand on me voit à Gagnoa, à Anyama, à Abengourou,… en train de parler de paix, les gens savent que ce n’est pas un jeu, mais que c’est la vérité. Mais je constate que cette motivation dérange plusieurs personnes notamment les ennemis de la paix. Malgré cela je vais continuer à œuvrer dans ce sens parce que ceux qui n’aiment pas la paix sont des personnes qui ne vont jamais aller au front et qui veulent voir des jeunes mourir inutilement. Or la mort de ces jeunes hypothéquerait l’avenir de la Côte d’Ivoire dont 70% de la population est constituée de jeunes.

  1. Quel est le fait majeur qui vous a marqué depuis la signature de l’accord politique de Ouagadougou ?

Le fait majeur qui m’a marqué depuis la signature de l’accord politique de Ouagadougou est la cérémonie de la flamme de paix qui s’est déroulé à Bouaké le 30 juillet 2007. C’est la première fois où le président Laurent Gbagbo devait se rendre en zone forces nouvelles. J’ai été heureux car la cérémonie s’est déroulée sans incident, et les différentes forces présentes à savoir les FDS, les FAFN, les forces de l’ONUCI et la Licorne ont travaillé en parfaite symbiose.
En dehors de cette cérémonie, la visite du premier ministre Soro Guillaume à Gagnoa m’a aussi marqué car malgré la rumeur qui faisait croire qu’il y serait assassiner, le chef du gouvernement à passer un bon séjour à Gagnoa. L’un des temps forts de cette cérémonie, pour moi a été la visite à Mama dans le village du président de la république. La foule est sortie nombreuse pour nous accueillir. Même dans mon village, je n’ai jamais été accueilli de la sorte.

  1. Commandant quel message lancerez-vous à un pays comme le Kenya qui est au bord de l’affrontement.

Le Kenya vit présentement à peu près une situation similaire à celle de la Côte d’Ivoire c'est-à-dire une crise qui fait suite à des élections qui ont été mal organisées.
Pour moi, c’est la communauté internationale qui a causé le désordre au Kenya, par ce que les observateurs ont mis du temps à communiquer les résultats des élections.
Les pays africains doivent faire attention à ne pas tomber dans le jeu de l’occident.
Je souhaiterais que le Kenya vienne cherche la paix en Côte d’Ivoire comme nous sommes aller la chercher au Burkina Faso. Car l’Afrique est « mûre ».
Ce serait peine perdue que de solliciter les occidentaux  pour régler nos problèmes. Car nous n’avons pas le même à vision de la vie qu’eux et nos réalités sont très différentes des leurs. Du coup, les solutions qu’ils vont préconiser ne pourront pas s’adapter aux réalités africaines. Les africains doivent apprendre à régler leurs problèmes eux-mêmes.
Je préconise au Kenya un sursaut d’orgueil pour le retour de la paix.

  1. Où en est l’opération de restitution des maisons lancée par les forces nouvelles ?

Je ne pourrai que vous donner un aperçu global car je n’ai pas les chiffres récents. Mais sachez que l’opération se poursuit, nous continuons donc de restituer les biens des gens. Un comité a été mis en place à cet effet.
Vous savez qu’entre nous il y a plusieurs malhonnêtes, ils veulent  profiter de cette occasion pour se faire de l’argent. Nous avons découvert de nombreux cas de fraudes à cet effet. Ce qui fait que les dossiers mettent du temps à aboutir.

  1. Vos projets pour l’avenir ?

Il y avait des cérémonies qui étaient prévues mais nous avons décidé de les reporter pour mieux nous organiser. Avec l’accord politique de Ouagadougou, nous devons poser des actes concrets. Pour la paix, je suis prêt à braver beaucoup de choses.
Pour une meilleure consolidation de la paix, il serait bien que les leaders d’opinion du nord fassent des missions au sud et vice versa. Aussi faut-il que les élections qui seront organisées soient justes libres et transparents. Nous, membres, les forces nouvelles voulons aider le premier ministre à réussir cette mission.

  1. Quel message souhaiteriez-vous lancer aux africains ?

Je voudrais lancer un message de paix et de prise de conscience à l’ensemble de la jeunesse africaine car l’avenir du continent repose sur eux.
Dans le même sens, j’invite les jeunes africains à tenir des discours rassembleurs sans lesquels on peut encore aboutir à la guerre.
Par ailleurs, nous jeunes africains montrons aux yeux de l’Occident que nous ne sommes plus prêts à prendre des armes pour nous entretuer pour leur plaisir. Nous devons leur montrer que nous pouvons régler nos problèmes nous-mêmes.
Je demande aux jeunes ivoiriens de taire les rancoeurs, de se pardonner, d’accepter de vivre ensemble. La Côte d’Ivoire sort d’une crise. Ce ne sera pas facile  pour ce gouvernement issu de l’accord politique de Ouagadougou de solutionner toutes les revendications.
Nous devons tout faire pour renforcer la paix car elle est le préalable à tout développement.

WATTAO MENE DÉSORMAIS LA GUERRE POUR LA PAIX

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« Tout change, tout évolue, seuls les imbéciles ne changent pas… » Ces propos  du reggæman Alpha Blondy illustrent bien le comportement qu’a décidé d’adopter Wattao, depuis la signature de l’accord politique de Ouagadougou.
En effet à l’image de sa hiérarchie, le commandant Issiaka Outtara a décidé de se conformer au contenu de cet accord qui somme toute a contribué a calmé les tensions socio - politiques nées de la crise de septembre 2002.
En multipliant les réunions, les rencontres avec des jeunes leaders de vision politique déférente, des cérémonies pour promouvoir la paix, le chef d’Etat – major adjoint des FAFN, présente désormais l’allure de quelqu’un qui mène un combat pour la paix.(…) désormais, WATTAO va en guerre pour la paix. D’ailleurs dira t-il à juste titre : « C’est ceux qui n’ont pas fait la guerre qui ne connaissent pas l’importance de la paix. (…) je ne veux plus voir quelqu’un mourir auprès de moi sous les balles d’une Kalache ou des impacts d’un obus ».
Désormais Wattao rime avec paix. Son nouveau combat consiste à parler des bienfaits de la paix afin de contribuer efficacement au retour de celle-ci.
Interview réalisée
Par Aristide OTRE
Aristidjunior@yahoo.fr

Interview

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